Les mesures de prévention et de surveillance du chantier

Dans le cadre des travaux de mise en sécurité, plusieurs solutions de réaménagement ont été proposées pour chaque dépôt. Pour chaque scénario, les avantages et inconvénients ont été identifiés en prenant en compte les contraintes environnementales, d’insertion paysagère et techniques.

Depuis 2014, l’ensemble des acteurs locaux concernés par les différents aspects et enjeux du projet sont associés au choix des solutions de gestion des différents dépôts (Conservatoire Botanique National méditerranéen, Parc national des Calanques, DREAL, Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale…). La collaboration avec ces partenaires est essentielle à la bonne conduite du projet, qui doit concilier au mieux les intérêts sanitaires et environnementaux.

Mesures de prévention des impacts sur la biodiversité terrestre

Sur la base des solutions de gestion retenues pour chaque dépôt massif de scories, des solutions ont systématiquement été recherchées pour réduire au maximum les impacts du projet sur les espèces végétales et animales protégées et leurs habitats.

Exemple d’un balisage de zone sensible (2022, ©Biotope)

Quelques exemples :

  • les emprises des travaux ont été réduites le plus possible ;
  • les engins de chantier sont adaptés pour minimiser les impacts ;
  • les périodes de travaux sont adaptées aux enjeux afin d’éviter la destruction d’individus faunistiques en phase chantier ;
  • les zones sensibles seront balisées afin d’être préservées ;
  • les ouvrages de confinement créés sont conçus pour favoriser la présence d’espèces fissuricoles.

Malgré toutes ces mesures, certains individus d’espèces floristiques protégées étant présents directement sur les dépôts de scories à traiter, aucune alternative à leur destruction n’est possible pour remplir les objectifs de mise en sécurité de ces dépôts. Une demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées a donc dû être formulée dans ce cadre, avec mise en œuvre d’une mesure de compensation.

L’ensemble des mesures d’évitement, de réduction, d’accompagnement et de compensation, telles qu’elles ont été définies, permettent de s’assurer que le projet ne remet pas en cause l’état de conservation des populations des espèces concernées.

Mesures de prévention des impacts sur le milieu marin

Les travaux de mise en sécurité ont fait l’objet d’un dossier de déclaration au titre de la Loi sur l’eau.

De manière générale, la mise en sécurité des scories aura une incidence positive sur le milieu marin dans la mesure où le déversement de scories en mer par l’érosion sera stoppé sur les sites mis en sécurité. Durant la phase chantier, les travaux se dérouleront à terre uniquement. Seul le merlon temporaire de protection contre la houle à Samena sera en contact avec le milieu marin.

Schéma de principe de mise en place du merlon de protection temporaire (2023, ©Antea Group)

Plusieurs mesures de prévention seront mises en œuvre sur les sites littoraux afin de réduire le risque de déversement de scories en mer en phase travaux. Quelques exemples :

  • durant les périodes d’intempéries ou de fortes houles pouvant conduire à un entraînement des scories en mer lors des phase sensibles (terrassement notamment), les dépôts seront bâchés ;
  • des aspiratrices seront mises en œuvre sur chaque dépôt concerné et disponibles en permanence, lors des phases sensibles, pour nettoyer le chantier ;
  • des merlons ou goulottes de récupération seront créés en pied de dépôts afin d’éviter la dispersion des scories en mer.

Mesures de prévention des émissions de poussières

La présence de métaux dans les dépôts de scories constitue un risque pour les travailleurs, les riverains et l’environnement, nécessitant la mise en œuvre de mesures spécifiques de protection pendant toute la durée du chantier.

Dans ce cadre, le chantier sera nettoyé autant de fois que nécessaire afin de réduire autant que possible la dispersion de poussières et de scories.

Photo d’un canon de brumisation lors de travaux de mise en sécurité (©ADEME)

Pendant certaines phases de travaux, des poussières peuvent être générées (poussières issues des scories, des calcaires en place, voire des zones de voiries). Des mesures adaptées sont donc prévues pour réduire la production des poussières et limiter autant que possible les envols. À titre d’exemples :

  • utilisation d’aspiratrice pour les purges de scories ;
  • brumisation du dépôt en phase de terrassement ;
  • forages à l’air réalisés avec un système d’aspiration des poussières.

Une vigilance accrue sera mise en œuvre sur les dispositions limitant les dégagements de poussières lors de la conduite des travaux. Des mesures de protection spécifiques seront aussi mises en œuvre pour les travailleurs.

Mesures de surveillance prévues

Afin d’assurer une réalisation optimale des travaux, le chantier fait l’objet d’une surveillance continue avec un très haut niveau d’exigence associé. La surveillance du chantier sera notamment réalisée par :

  • le maître d’ouvrage (ADEME) ;
  • le maître d’œuvre (ANTEA) ;
  • un coordinateur environnement écologue (SEGED) ;
  • un coordinateur sécurité et Protection de la Santé ;
  • le responsable environnement de l’entreprise de travaux.

Focus sur les mesures de surveillance de la qualité de l’air

Les travaux étant réalisés à proximité d’habitations, une surveillance de la qualité de l’air extérieur avant, pendant et après les travaux sera mise en œuvre dans les zones concernées.

Les objectifs de cette surveillance

Quantifier les émissions de poussières (PM10 et PM2.5) issues des travaux de mise en sécurité et leurs concentrations en métaux afin de s’assurer de l’absence d’impact sanitaire sur les populations.

Identifier de manière réactive les travaux nécessitant la mise en œuvre de mesures de limitation des émissions de poussières.

Afin de répondre à ces objectifs, la surveillance est réalisée avec les dispositifs suivants :

  • Mesure en continu des concentrations en poussières inhalables présentes dans l’air (PM10 et PM 2.5, ainsi que les concentrations en plomb et arsenic associées) au niveau des zones d’habitations, permettant de vérifier l’absence de risque sanitaire généré par le chantier de mise en sécurité des dépôts de scories : 1 préleveur séquentiel automatique par secteur géographique.
  • Mesure en continu des retombées atmosphériques à proximité de la zone de dépôts de scories à mettre en sécurité, dont l’objectif est d’évaluer les flux de poussières sédimentées générés ou non par les travaux mis en œuvre, ainsi que les concentrations en éléments métalliques associées : 12 dispositifs répartis sur l’ensemble de la zone d’intervention.
  • Mesure en continu et en instantané des concentrations en poussières (PM10 et PM 2.5) au plus près des zones de travaux, afin de pouvoir optimiser le pilotage du chantier (notamment pendant les phases de travaux émissives en poussières) : 1 préleveur automatique sur chaque zone de chantier.
  • 2 stations météorologiques permettant de rendre compte des conditions climatiques locales pendant toute la période de surveillance et faciliter l’interprétation des résultats obtenus.

La mise en œuvre de ces dispositifs n’a pas pour objectif de réaliser une surveillance de la qualité de l’air dans le cadre de la législation concernant les ambiances de travail, mais de vérifier la qualité environnementale de l’air ambiant extérieur, et d’en assurer le suivi avant, pendant et après les phases susceptibles de générer des poussières polluées (excavations dans les dépôts). Des seuils de vigilance, établis sur la base des résultats obtenus lors de l’état initial et de calculs de risques sanitaires, qui pourront déclencher la réalisation de mesures spécifiques, permettront de garantir la sécurité des riverains et de l’environnement pendant toute la durée des travaux.